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Mockingbird || Eléanore
If you ever go, all the songs that we like will sounds like bittersweet lullabies
force tranquile • rigoureuse • perspicace • disciplinée • sarcastique • compétente • travailleuse acharnée • élégante • féminine • intimidante • charismatique • toujours tirée à quatre épingles • stratège • manipulatrice • calculatrice • protectrice • prudente • a toujours un coup d'avance, voire deux, voire trois • élite de la police • riche • aime le champagne et le vin, pro de la dégustation • déteste l'alcool fort • pleine de ressources • confiante++ • sociable • sérieuse • se fait chambrer par sa fille pour avoir un balai dans le cul (sujet de bagarre) • n'a pas besoin de hurler pour faire peur • regard meurtrier • sens de l'humour (noir parfois) • fière • de mauvaise foi • méfiante • méprisante • n'a peur de rien, sauf qu'il arrive du mal à sa famille • compétitive (surtout au travail) • aspire à la perfection • maniaque • minutieuse • sens du détail • magnanime
L’une est froide et taiseuse, régie par le fait de non seulement être la meilleure, mais surtout d’en avoir conscience. L’autre est taquine et attachante, capable de grandes tirades sur l’importance des petites choses.
L’une est définie par la photo de son badge, par les dossiers archivés et par son ascension fulgurante. L’autre sait que son meilleur reflet est celui qu’elle contemple dans les yeux de ses filles, sait savourer ses privilèges et se satisfaire du monde rendu plus sûr par ses efforts.
Eleanore, c’est celle qui subsiste dans l’interstice, funambule au pas assuré et à l’ambition démesurée. Bien consciente de son potentiel, elle apparaît tantôt comme rivale, tantôt comme modèle. Sa voix se fait douce et rassurante pour ceux souhaitant s’élever, grave et tranchante pour ceux se refusant de rester à leur place.
Nullement séduite par la popularité et imperméable aux compliments, elle donne souvent l’impression d’être un train lancé à toute allure - du genre à ne pas s’arrêter pour récupérer les retardataires. La suivre est un calvaire, et ce autant dans ses stratagèmes exotiques que dans ses traits d’esprit excentriques.
Les masques tombent toutefois lorsque l’on s’approche de ses filles. La force tranquille se change en un battement de cil en un torrent inarrêtable, et le monde cesse de tourner. A la fois plus grande fierté et plus grande faiblesse, sa famille est son moteur et la seule chose pour laquelle elle sacrifierait tout. La simple idée d’imaginer un quotidien sans ses petites furies suffit à craqueler la porcelaine de sa peau et faire rougir ses yeux.
Que pensez-vous des dés ?
Si vous pouviez changer le monde par un souhait, quel serait-il ?
Êtes-vous avide ?
Que désirez-vous à l'instant ?
Quel est votre rêve ?
Devenir meilleur est parfois la pire chose qui peut arriver.
Quelque chose qu’elle avait appris à ses dépens.
Quand les applaudissements et les compliments perdent de leur saveur, que tout se change en épreuves et que les regards deviennent accablants. Quand le refuge familial perd sa chaleur, et que sa propre progéniture compose son temps sans la prendre dans l’équation. Quand l’ascension devrait être fulgurante mais est freinée par des pensées archaïques, que les mots supposés consoler deviennent condescendants.
Elle ne le savait pourtant que trop bien. Au plus haut on s’élève, au plus dure sera la chute. Elle accepta ainsi son sort, lorsque l’être aimé lui tourna le dos à force de confessions ignorées et de quotidiens gâchés. Lorsqu’on lui fit comprendre que ses gènes constitueraient un plus grand frein à son essor que ses résultats. Lorsqu’elle se rendit compte qu’obtenir tout ce qu’elle voulait n’était pas assez. Elle acquiesça. C’était ainsi que le monde tournait.
Qui était-elle pour forcer un changement, quand même le virtuose ne faisait que surclasser ses pairs ? Les règles immuables auxquelles elle souhaitait s’attaquer dormaient paisiblement loin de sa poigne.
Sa frustration supplantée par ses responsabilités, elle accepta de nouer ce pacte et de se satisfaire de ce qu’on accepterait de lui donner. Elle trouva refuge dans les paradis artificiels, juste assez longtemps pour oublier le fait qu’on lui avait retiré le sien. Pendant de longues années, elle étouffa son mal-être sous le travail acharné et l’amour inconditionnel offert à ses filles, persuadée que ses exploits futurs contribueraient à leur bonheur, et paveraient la route de leur succès.
Son amour transpirât autant de ses regards emplis de fierté que des cadeaux qui se multipliaient. Une vie aisée, offerte sans rien attendre en retour. Ces appartements luxueux, ces restaurants aux lucioles colorées, ces établissements privés, cet écrin de sécurité et d’amour où tout paraissait possible et où aucune logique désuète ne ferait obstacle.
Ce qu’elle n’avait pas pu avoir, elles l’auront sans avoir à le réclamer. Ce qu’elle dut arracher et gratter jusqu’à s’arracher les ongles et rendre ses mains caleuses, elles l’auront en tendant simplement la main.
Leur bonheur sera un fruit qu’il suffira de cueillir. Elle s’en assura en arrosant quotidiennement les graines plantées.
Hélas, il incombe souvent au prodige de relever le nez de sa loupe pour ne pas perdre pied avec la réalité. Plongée dans ses recherches, guidée par ses efforts, elle en oublia l’essentiel. Il arriva un moment où elle était plus en mesure de dessiner le contour du commissariat que celui de la porte d’entrée de sa maison. Un instant coupable, où la voix de ses enfants n’était plus apte à dissiper le brouillard de ses pensées et écarter les visions d’horreur imposées par son métier tordu.
Elle était devenue ce qu’on attendait d’elle, un automate capable d’enchaîner les tâches sans se plaindre, acceptant un salaire généreux en compensation du précieux temps sacrifié sur l’autel du bien commun. Elle dormait à son bureau et n’ouvrait les yeux non pas pour constater sa fatigue ou sa lassitude, mais pour se satisfaire de la montagne de dossiers résolus qui ne faisait que croitre.
C’était pourtant ce qu’il fallait faire, n’est-ce pas ? Comment pouvait-on reprocher quoi que ce soit à un modèle de réussite ?
Alors pourquoi les sourires n’étaient pas plus radieux ? Pourquoi lui reprochait-on son efficacité, son trop-plein d’attention à l’égard de ce métier qui assurait la sécurité de cette bulle ? Ne devrait-elle pas lire de la fierté dans le regard de ses filles, plutôt que des reproches et de la solitude ?
Elle se souvint de la confusion qui enserrait son cœur, des complaintes de son esprit qu’elle démêla comme ces enquêtes devenues banales. L’eau chaude plaquant ses cheveux contre son crâne, elle observait son reflet dans le miroir, craignant à chaque fois de constater que les ressemblances avec ses filles ne faisaient que décroître.
L’épiphanie arriva enfin, un beau soir d’hiver, lorsqu’elle découvrit que sa simple présence convoqua plus d’éclats de rire et de sourires que tous les cadeaux qu’elle avait emballé la veille. A son insu, elle avait tout simplement oublié comment ouvrir son cœur, n’exprimant son amour qu’au travers de l’argent injecté ci et là, et une fois encore, l’adulte apprit de l’enfant. Tout s’imbriqua, et un poids énorme quitta ses épaules voûtées : la vraie réussite n’était pas là où elle cherchait.
Son paradis, son graal, son bonheur ; il avait toujours été à portée de main.
Tu fais quoi dans la vie ?
Comment tu nous as connus ?
Si les dés existaient vraiment, tu en ferais quoi ?
Re: Mockingbird || Eléanore
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